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Surveillance des activités et sites nucléaires en Nouvelle Aquitaine
mardi 21 mars 2023
Avec ses 2 centrales nucléaires et ses anciennes mines d’uranium, la région Nouvelle Aquitaine a, elle aussi, sa dose de risque radioactif.
La vigilance des organismes de contrôle et de surveillance, devra s’exercer longtemps après l’arrêt définitif des installations concernées.
Les activités nucléaires en Nouvelle Aquitaine sont surveillées et contrôlées par divers organismes, notamment :
– l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)
– l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)
– L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA)
– La DREAL Nouvelle Aquitaine
1°) Autorité de sûreté Nucléaire/ Division de Bordeaux
La division de Bordeaux contrôle la sûreté nucléaire, la radioprotection et le transport de substances radioactives dans les 12 départements de la région Nouvelle-Aquitaine.
Le parc d’activités et d’installations à contrôler comporte :
1-1 : des installations nucléaires de base :
– centrale nucléaire du Blayais, avec ses 4 réacteurs de 900 MWe refroidis par l’eau de l’estuaire de la Gironde [1]
– centrale nucléaire de Civaux avec ses 2 réacteurs de 1450 MWe refroidis par des tours aéroréfrigérantes utilisant l’eau de la Vienne [2]
1-2 : Des activités nucléaires de proximité du domaine médical :
– 19 services de radiothérapie externe ;
– 6 services de curiethérapie ;
– 22 services de médecine nucléaire ;
– 93 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées ;
89 scanners ;
– environ 5 700 appareils de radiologie médicale et dentaire ;
1-3 : Des activités nucléaires de proximité du domaine vétérinaire, industriel et de la recherche :
– 592 établissements industriels et de recherche, dont 41 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, 1 accélérateur de particules de type Cyclotron, - - 85 laboratoires, principalement implantés dans les universités de la région,
– 20 entreprises utilisant des gammadensimètres et 337 utilisateurs de détecteurs de plomb dans les peintures ;
– environ 450 cabinets ou cliniques vétérinaires pratiquant le radiodiagnostic ;
1-4 Des laboratoires et organismes agréés par l’ASN :
– 4 organismes agréés pour les contrôles de radioprotection ;
– 1 organisme agréé pour la mesure du radon ;
– 4 laboratoires agréés pour les mesures de la radioactivité de l’environnement.
2°) Institut de radioprotection et de sûreté du nucléaire (IRSN)
L’industrie de l’uranium s’est développée en France au lendemain de la seconde guerre mondiale. Elle a commencé à décliner à la fin des années 80, et la dernière mine d’uranium française a ainsi fermé ses portes en mai 2001.
Dans le cadre de ses missions d’expertise et de surveillance de l’environnement, l’IRSN mène de nombreux travaux en lien avec ces anciens sites miniers. L’Institut pilote notamment un programme visant à disposer d’une source d’information complète et publique sur ces sites (programme MIMAUSA) et participe aux travaux du Groupe d’Expertise Pluraliste pour les sites miniers d’uranium en Limousin, dont la mission est de proposer des pistes d’amélioration des conditions de surveillance et de gestion à long terme de ces sites et, le cas échéant, d’identifier des actions permettant de réduire les impacts actuels.
L’IRSN rassemble dans ce dossier un certain nombre d’informations concernant l’ensemble de ces travaux, ainsi que des fiches thématiques sur l’impact environnemental et les risques pour la population dus aux anciens sites miniers d’uranium.
La région Nouvelle Aquitaine est concernée par :
– des usines de traitement de minerais dont le rôle était d’extraire et de concentrer l’uranium : site industriel de Bessines et le Bernardan en Haute-Vienne,
– des sites de stockages de résidus issus du traitement des minerais : Bellezane et Montmassacrot en Haute-Vienne, la Ribière dans la Creuse, La Commanderie à la limite de la Vendée et des Deux-Sèvres
3°) L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA)
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs est chargée de la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France.
L’ANDRA rappelle que plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergées à la fin des années 1960 par la France dans des fosses de l’Atlantique. Cette pratique a été abandonnée en 1983. C’est dans le cadre de deux opérations coordonnées à l’époque par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE que la France avait procédé à ces immersions, aux côtés de nombreux autres pays européens. [3] [4]
4°) La DREAL Nouvelle Aquitaine
Dans le cadre du plan national de gestion des anciens sites miniers uranifères (circulaire du 22 juillet 2009), le ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, et le président de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), ont défini un plan d’action destiné à améliorer la gestion des anciennes mines d’uranium.
Ce plan d’action est structuré autour de quatre thèmes :
– le contrôle des sites,
– la connaissance de l’impact environnemental et sanitaires des sites,
– la gestion des stériles,
– l’information et la concertation.
Il prévoit la réalisation par AREVA Mines [5] de bilans environnementaux destinés à améliorer la connaissance de l’impact de chaque site. La méthode choisie consiste à regrouper, dans un premier temps, toutes les informations administratives, techniques et environnementales disponibles sur chaque site français selon un cahier des charges précis élaboré par le ministère en charge de l’écologie. Ensuite, l’analyse de ces bilans, et éventuellement le croisement des connaissances entre différents sites comparables, devront permettre d’apprécier le comportement au cours du temps des différents ouvrages et d’améliorer la compréhension des phénomènes de transfert de substances dangereuses (y compris radioactives). In fine, ces bilans pourront conduire, si cela s’avère nécessaire, à réévaluer le dispositif de surveillance des anciennes mines d’uranium.
A consulter :
– Programme MIMAUSA – Carte des anciens sites miniers d’uranium. IRSN
https://mimausabdd.irsn.fr/#
– Bilans environnementaux des anciens sites miniers uranifères
http://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/bilans-environnementaux-a9422.html
– Les mines d’uranium en Limousin sont toujours en activité ! Réseau Sortir du Nucléaire. 2010.
https://www.sortirdunucleaire.org/Les-mines-d-uranium-en-Limousin
– Inventaire national des matières et déchets radioactifs. Andra. 2019
https://inventaire.andra.fr/
– Bilan de l’état radiologique de l’environnement français de 2015 à 2017. IRSN. Novembre 2018.
https://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/Documents/environnement/IRSN-ENV_Bilan-Radiologique-France-2015-2017.pdf
Echos médiatiques
– Le poison lent des déchets radioactifs "oubliés". Pierre Le Hir. Le Monde. 12/06/2019
DD
Mise en ligne du 11/03/2019
Mise à jour du 21/03/2023
[1] CLIN du Blayais : https://www.gironde.fr/environnement/gestion-des-risques#clin-blayais
[2] CLIN de Civaux http://www.cli-civaux.fr/
[3] Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique . Le Monde. 11/07/2012. https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/07/11/des-dechets-radioactifs-francais-ont-aussi-ete-immerges-dans-l-atlantique_1732418_3244.html
[4] Que reste-t-il des déchets nucléaires jetés au large du golfe de Gascogne il y a cinquante ans ? J. Lancelot. Sud Ouest. 18/03/2023
[5] AREVA Mines s’appelle dorénavant ORANO Mining