Sûreté nucléaire, post Fukushima

La probabilité d’occurrence d’un accident nucléaire majeur, est corrélée au nombre total de réacteurs en fonctionnement dans le monde (442), à l’âge moyen du parc (28 ans) , et à la durée de fonctionnement.
Les accidents nucléaires survenus sur 3 réacteurs de Fukushima, 25 ans après celui de Tchernobyl, et 32 ans après celui de Three Miles Island, permettent de recaler cette probabilité « après-coup ».
L’accident de Three Miles Island, le 28 mars 1979, a concerné un réacteur et a été classé au niveau 5 de l’échelle internationale des évènements nucléaires.
L’accident de Tchernobyl le 26 avril 1986, a concerné un réacteur, et a été classé au niveau 7, le plus haut niveau de gravité.
Les accidents survenus le 11 mars 2011, sur 3 des 6 réacteurs de la centrale de Fukushima ont atteint le niveau 6, selon l’Autorité française de Sûreté du Nucléaire (ASN).
Sur cette période de 32 ans, on peut considérer que 5 réacteurs nucléaires ont été affectés par des incidents nucléaires de niveau supérieur ou égal à 5.
En prenant en compte ces 5 évènements survenus sur cette période de 32 ans, relatifs à un parc de 442 réacteurs, il est possible d’en déduire une fréquence « observée » par réacteur, d’un accident nucléaire de niveau supérieur ou égal à 5.
Celle-ci peut être estimée à 4 .10-4 (4 pour 10 000) par année et par réacteur.
Cette fréquence « observée », suite aux évènements de Fukushima, est d’environ 40 fois plus élevée que les objectifs généralement affichés, par l’industrie nucléaire.
Pour mémoire, « EDF s’est fixé comme objectif probabiliste, une fréquence de fusion du coeur de 10-5 par tranche et par an. »
La croissance du parc mondial de réacteurs, implique une augmentation de la probabilité d’accident.
Comment la France, pays le plus nucléarisé au monde , pourrait-elle échapper durablement aux graves conséquences d’un grave accident nucléaire, survenant sur son territoire, ou en dehors ?

DD
Mise en ligne de juin 2011